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SEXCH AND THE CHITY

Le bougnat à l’accent qui chante

8 Février 2013 , Rédigé par Chéba Chtien

Le bougnat à l’accent qui chante

Dans le précédent article, j’évoquais les dix années nécessaires à l'obtention de mon amitié, inhérentes au fait que je fus devenu auvergnat… Cette phrase a suscitée de multiples réactions, les natifs des volcans remettant en cause non pas qu’il faille une décennie pour être leur ami (plusieurs jugèrent même l’estimation légère), mais le fait que je me considérasse déjà comme un auvergnat.

C’est pourquoi amis bougnats (oups pardon, ça m’a échappé), je vous présente ma plaidoirie, à l’issue de laquelle mon auvergnatitude devrait reléguer la négritude d’Aimé Césaire au rang d’une page facebook d’élèves de 3ème B du collège Saint Exupéry de Lempdes.

Cette métaphore Zuckerbergienne n’a pour autre but que d’exposer mon premier argument : je sais prononcer Lempdes ! Il en est de même pour Nohanent, Cunlhat, Theix. J’ai même poussé le vice jusqu’à nommer mon chat en proximité phonétique d’une de ces villes. Je connais le gentilé de Pont-du-Château, de Monistrol et de Volvic, alors que la plupart des résidents du pays arverne ne savent même pas ce qu’est un gentilé.

D’autre part, dès mon adolescence, mes couleurs préférées furent rapidement le jaune et bleu, eu égard à l’étiquette des bouteilles de Ricard, alors consommées avec autant de modération qu’une équipe de rugbymen corréziens à la fête patronale de Bourg-Lastic. J’arbore aujourd’hui fièrement ces couleurs qui ornent les trois lettres de l’ASM à l’arrière de ma voiture, sur l écharpe que je porte les jours de match et sur les bodies de mes enfants.

Le bougnat à l’accent qui chante

J’ai aussi passé trois années d’études à Clermont à la fin des années 90 au cours desquelles j’ai successivement connu l’ouverture du Gormen’s, l’heure de gloire du Gasoil et la fermeture du Phidias. J’ai vu l’otarie du jardin Lecoq vivante et j’ai traversé la place de Jaude en voiture dans sa longueur. Jai même trainé des filles à pieds et à l’aurore sur le chemin des muletiers, dans l’espoir d'obtenir un baiser au sommet du Puy-de-Dôme. Mauvais plan, la randonnée décuple le romantisme mais élimine l’alcool !

Enfin, au prix d’efforts permanents, j’utilise la syntaxe auvergnate et essaie d’y mettre le « Y » aussi souvent que possible. D’ailleurs, mes enfants n’ont pas besoin de consentir cet effort et prétendent que « ça » neige quand de toute évidence « il » tombe des flocons. A ce propos, j’arrive aujourd’hui à m’étonner que Paris puisse être paralysée par cinq centimètres de poudreuse alors que lorsque j’habitais dans le sud, j’exerçais mon droit de retrait dès la première molécule d‘eau cristallisée échouée au sol.

C’est pourquoi je revendique l’identité auvergnate, certes non exclusive mais immuable. Et quand, à la Féria de Nîmes, je passe la soirée dans une bodega qui à coutume de diffuser la Chanson pour l’Auvergnat de Brassens à la fin de la nuit, je me dis toujours : elle est à moi cette chanson…

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